En finir avec les douleurs chroniques

Conférence du 17 février 2018 au Salon Zen d’Angers

Il y a bien longtemps j’ai choisit d’être chirurgien dentiste. Et le premier travail du dentiste, ce n’est pas comme vous pourriez le penser de faire mal, mais au contraire de soulager les maux de dents. Et ce n’est pas une tâche facile!

Ce qui m’a vraiment posé problème voyez vous, ce sont les douleurs qui ne voulaient pas passer. Je me suis aperçue au cours de ma carrière, que certaines douleurs résistent à tous les traitements que ce soit de la chirurgie, aux médicaments.

Si c’est un casse tête pour le médecin, c’est aussi, bien évidement un désespoir pour le patient. C’est la raison pour laquelle, j’ai cherché à comprendre pourquoi, certaines personnes plus que d’autres, ou au moins, à un certain moment de leur vie, présentaient ce type de douleur qui semblent à la fois complètement absurdes et terriblement tyranniques.

 1- Qu’est ce qu’une douleur chronique?

 On dit qu’une douleur est chronique, quand elle est là depuis au moins six mois, et qu’elle continue de résister à tous les traitements classiques. Jusque là, la médecine n’avait pas franchement d’autre réponse que les formules du style: c’est dû au stress ou encore,  C’est psychosomatique, madame, monsieur, je ne peux rien faire pour vous.

 Alors quand vous entendez cela, bien évidement, ça ne résout pas votre problème, et bien au contraire, si on vous fait comprendre qu’il n’y a plus aucune solution, vous vous retrouvez complètement désespéré, en colère, angoissé, et c’est bien normal ! Surtout si en plus, votre entourage qui, tout aussi désemparé, vous répète sans arrêt :Prends sur toi, n’y pense plus, arrête de focaliser, c’est dans la tête !…

Est ce que vous n’auriez pas déjà remarqué, que plus vous essayez de ne plus y penser, plus la douleur s’incruste ?

Et que plus vous cherchez à la combattre, plus elle vous tyrannise et vous prend la tête. Alors que faire ?

Et si au lieu de vous désespérer, on essayait de comprendre ce que peut bien signifier cet étrange terme Psychosomatique ?

2- Qu’est-ce que la psychosomatique ?

Et bien, si la médecine seule n’a pas encore de réponse à ces douleurs chroniques, on peut chercher un peu plus loin. On connaît par exemple la médecine chamanique ou encore, la médecine chinoise et ayurvédique, qui sont depuis des milliers d’années, des approches globales dites encore, médecine des malades, selon lesquelles Corps, esprit et environnement sont intimement reliés. Selon cette approche, toute maladie est due à un déséquilibre entre le corps et l’esprit, ou entre l’être humain dans sa globalité et son environnement social ou géographique. Et la guérison consistait à rétablir cet équilibre.

Eh bien au moyen-âge, l’avènement de la notion de sciences permet de faire des dissections anatomiques pour comprendre ce qui se passe dans le corps humain et surtout, pourquoi il tombe malade. L’un des premiers chirurgiens, du nom de Galien, décide que la médecine, pour obéir aux lois de la science, ne pouvait considérer que ce qui était palpable et mesurable : les organes, les tissus avec leur fonctionnement mécanique et biologique. Les pensées et émotions qui ne sont pas mesurables sont dorénavant écartées. Et la maladie est considérée à partir de ce moment là, comme une erreur de la nature, un dysfonctionnement pur et simple. On ne s’occupe que de la maladie, et non plus de l’être humain dans sa globalité. C’est une médecine des maladies qui considère le corps comme une machine, et que toutes ces machines humaines, devraient fonctionner exactement de la même façon.

Mais la réalité n’est pas si simple. Le problème de cette aproche dite dualiste, vous le comprenez bien, c’est que l’homme se retrouve dissocié. Le corps pour les médecins, l’esprit pour les psychologues. Vous vous retrouvez écartelé, la tête d’un côté, le corps de l’autre, voire même carrément coupé en morceaux par les différents spécialistes. Mais dans ces conditions, comment pouvez vous prendre votre santé en mains ?

Les études en psychosomatique, montrent que la première condition de guérison, est la capacité de s’investir activement, en retrouvant, pour commencer le désir de guérir qui est forcément inhibé dans les conditions de passivité auxquelles nous sommes habitués. Et comme le dit très bien Aristote, le désir est véritablement le moteur de l’action.

 3- Pourquoi les médicaments qui font toujours effet sur les autres, ne marchent plus pour vous à un moment donné?

Bien sûr, nous ne réagissons pas tous de la même façon aux médicaments, et cela est bien normal, car nous sommes tous des individus uniques et différents.

Nous avons surtout une histoire de vie particulière, avec des traumatismes, des épreuves plus ou moins difficiles, qui nous ont laissé des blessures, des émotions ou des croyances négatives. Et ce sont tous ces résidus inconscients qui vont modifier considérablement l’interprétation de la réalité et donc, générer des souffrances et des douleurs plus ou moins importantes ou prolongées. Votre organisme, vous savez, est une merveilleuse machine intelligente, qui fonctionne comme un grand tout indissociable. Toutes les fonctions de l’organisme sont parfaitement reliées et régulées par une petite glande cérébrale : l’hypothalamus, qui est en quelque sorte, le thermostat central de votre organisme. Il surveille et contrôle toutes les grandes fonctions, comme la respiration, la digestion, les régulations thermique et biologique. Tout se passe automatiquement, sauf bien sûr, si cet hypothalamus est perturbé par des émotions trop intenses ou prolongées. Dans ce cas, ces fonctions automatiques se dérèglent, et comme on retrouve généralement un épisode de stress précédant le trouble, c’est la raison pour laquelle, on dira « C’est dû au stress » ou bien  « C’est psychosomatique… »

 4- Alors le stress, est-il vraiment le grand coupable ?

 Si la vie n’est pas un long fleuve tranquille et apporte son lot d’épreuves à chacun, l’organisme a tout prévu pour faire face au stress. Dans les situations difficiles, vous allez utiliser, sans même y penser, des moyens de défense, qui vont vous permettre

– D’une part, de résoudre le problème extérieur: en changeant quelque chose dans votre vie, ou en réfléchissant pour trouver des solutions

– D’autre part, de gérer les émotions intérieures en prenant du recul, ou en faisant preuve d’humour pour relativiser par exemple.

La plupart du temps ces moyens de défense simples vous permettent de retrouver rapidement votre calme, votre équilibre et donc, votre santé. Vous ne tomberez malade que si un événement aura été pour vous trop violent ou trop prolongé par rapport à vos moyens de défense. Et vous voyez là, que tout est relatif à vos expériences passées, et aux moyens de défense que vous avez développées, car ce qui va vous déstabiliser et vous rendre malade, pourra parfaitement laisser de marbre votre voisin. Si toute votre énergie a été mobilisée en priorité pour faire face, vous pouvez être épuisé. Et si votre corps a vraiment besoin de souffler pour récupérer son énergie, il va vous dit Stop. La seule façon que votre corps a trouvé pour vous arrêter s’il le faut, c’est de vous faire mal.

5- Comment faire face au stress pour protéger sa santé ?

Grâce aux expériences réalisées ces dernières années par les neurosciences, on s’est aperçu que les pensées positives agréables de joie et de confiance par exemple, favorisent la sécrétion d’hormones de bien-être : Dopamine, Sérotonine et Endomorphines, qui ont le pouvoir de diminuer la perception de la douleur.

Inversement les émotions désagréables de peur, de colère ou de tristesse non seulement s’opposent à ces inhibiteurs naturels, ce qui va donc aggraver fortement la sensation douloureuse, mais de plus, s’accompagnent d’une sécrétion d’hormones de stress: l’Adrénaline et le Cortisol.

 Et ce cortisol, qui doit apporter à l’organisme l’énergie nécessaire pour faire face au stress, va être obligé de puiser dans les réserves tissulaires telles que le cartilage. C’est ce qui va entrainer des pathologies dégénératives comme l’arthrose. Si la situation de stress persiste, l’organisme qui n’a plus assez d’énergie, présentera des signes de faiblesse : des insuffisances fonctionnelles respiratoires, cardiaques, digestives etc…

Mais quand ça ne vas plus à l’intérieur, le corps vous prévient en émettant des signaux d’alarme : ça va commencer par des sensations de fatigue, des premiers signes de maladies, des petites douleurs, pour vous obliger à prendre soin de lui.

Si ces premiers signaux sont négligés, il va être obligé d’intensifier le signal. Les douleurs vont passer à un niveau supérieur jusqu’à devenir chroniques s’il le faut, pour vous imposer le Stop et vous obliger à le ménager. La douleur chronique est donc souvent un signal fort du corps qui vous demande de changer quelque chose la plupart du temps, à la fois dans vos perceptions émotionnelles intérieures, et dans votre contexte de vie extérieur.

6- Peut-on interpréter les maux du corps ?

Il y a déjà longtemps, qu’on a réalisé que les maladies et les douleurs n’arrivent pas par hasard, mais justement après des périodes de grosse fatigue ou de choc émotionnel. Les grand mystères que l’on cherche à résoudre sont,

– Pourquoi tombe-t-on malade ?

– Est-ce que vraiment, la maladie serait due au stress ?

– Et surtout, comment faire pour aller mieux ?

C’est surtout depuis les années 60 et les progrès de l’imagerie médicale comme l’IRM, que les neurosciences ont commencé à mieux comprendre l’impact des émotions sur le corps. La psychanalyse nous explique que la conscience, se protège des émotions négatives et désagréables, en s’en déchargeant sur l’inconscient. C’est ce qu’elle appelle le processus de refoulement. Mais cet inconscient, lorsqu’il a accumulé trop de souffrances finit par exploser. Les souffrances retenues passent à travers le corps, c’est ce que l’on appelle une somatisation, qui est l’expression corporelles des émotions enfouies . La douleur qui apparaît peut donc être considérée comme le reflet, la révélation d’une souffrance profonde qui est souvent là depuis l’enfance.

Pendant des décennies, on a effectivement cherché à interpréter les maux du corps, comme si chaque symptôme exprimait une émotion spécifique. Mais cette approche dite de décodage a vite atteint ses limites, et actuellement les neurosciences proposent plutôt un nouveau modèle selon lequel la douleur aurait deux composantes.

– Une composante objective qui est perçue par la conscience, le cortex cérébral, qui analyse la nature et l’intensité du stimulus : ça brûle, ça pince, ça écrase…

Cette part représente seulement un tiers de la perception douloureuse totale.

– Une composante affective et émotionnelle qui est perçue par le système limbique qui enregistre la coloration émotionnelle de cette douleur. Cette part représente les deux tiers de la perception cérébrale, avec 1/3 qui serait lié aux mauvais moments passés qui remontent à la mémoire, et le dernier 1/3, à l’anticipation anxieuse, la peur d’avoir mal.

 Comme les médicaments antidouleurs ne peuvent agir que sur les facteurs biologiques et tissulaires, donc le tiers objectif seulement de la douleur, il reste les deux tiers émotionnels de la perception, qui ne sont pas réduits par les antidouleurs mais qui peuvent par contre relever d’une approche complémentaire.

7- Comment agir sur cette part émotionnelle de la douleur ?

Les neurosciences nous expliquent que le cerveau est capable de s’auto-protéger, grâce à un système de réduction automatique de la douleur. Lorsqu’un signal de douleur arrive au cerveau, celui-ci ordonne en retour une sécrétion d’endomorphines qui ont pour effet de diminuer la perception douloureuse. Sauf que, toutes les émotions négatives d’anxiété, de déprime et de stress bloquent ces endomorphines inhibitrices. C’est la raison pour laquelle, si vous éprouvez en plus de cette douleur, de l’anxiété, de la tristesse ou de la colère, la sensation va se retrouver amplifiée. En clair, Plus vous serez inquiet, et plus vous aurez mal. Plus vous serez zen, et moins vous aurez mal.

Cette découverte très intéressante, a permis de trouver de nouvelles thérapies complémentaires, dont l’objectif va être :

– D’abord de diminuer les émotions désagréables, qui sont responsables des 2/3 de la perception totale,

– Puis, de suggérer des pensées positives agréables, pour favoriser la sécrétion des endomorphines, l’antidouleur naturel.

Ce sont toutes les thérapies psycho-corporelles, qui sont basées sur les thérapies brèves, comme l’hypnose médicale ou les thérapies psycho-énergétiques, qui permettent de soigner non seulement les douleurs apparentes, mais aussi, tout ce qui les entretiennent ou les aggravent : les émotions à l’intérieur et le contexte de vie à l’extérieur. Et pour soigner vraiment une douleur chronique qui résiste aux médicaments, on va devoir changer quelque chose à la fois en soi, dans sa façon de percevoir la réalité, c.-à-d. les émotions, mais aussi autour de soi, dans son contexte de vie, la réalité objective.

Ce qui devient paradoxal, c’est que la douleur qui vous dérangeait tellement, devient finalement l’occasion d’améliorer beaucoup de choses qui ne vous convenaient plus, ou qui vous faisaient souffrir intérieurement pour aller vers ce qui vous convient mieux, vous fait évoluer et en fin de compte vous aider à aller encore mieux qu’avant.

8- Comment gérer ses émotions ?

Les émotions sont normales car elles sont destinées à vous protéger. L’anxiété par exemple génère une stimulation, des palpitations, des contractures musculaires, pour nous indiquer un danger qu’il vaut mieux considérer. Mais si ces émotions sont désagréables et causent des souffrances, ce n’est pas en luttant contre elles, en se battant, ni même en les ignorant que l’on pourra aller mieux, mais tout simplement en les mettant à distance. Et pour cela, il faut avant tout commencer par les accepter, les accueillir, les écouter, pour pouvoir ensuite les laisser partir.

Les meilleurs médicaments contre la douleur et ces émotions aggravantes, sont des solutions naturelles qui existent déjà en vous. Ce sont tout simplement vos propres ressources ou forces intérieures personnelles, comme par exemple, le courage, la persévérance, la sérénité, l’intelligence et toutes ces facultés qui vous aident à réaliser vos objectifs et vous font du bien parce qu’elles favorisent la sécrétion des hormones de bien-être comme la Sérotonine et les endomorphines, qui sont de puissants médicaments antidouleurs, anxiolytiques et antidépresseurs naturels, sans effets secondaires.

Les ressources soignantes dont vous avez besoin maintenant existent toujours en vous parce que vous les avez déjà expérimentées, même un court instant dans votre vie. Grâce à des techniques hypnotiques, on va pouvoir les activer, les développer au maximum afin qu’elles viennent neutraliser naturellement et complètement la souffrance intérieure à l’origine de la douleur. Et une fois que cette ressource qui manquait est bien réactivée, elle restera pour toujours, celle qui empêchera le retour de l’émotion source de douleur.

– Si vous avez des douleurs récurrentes qui réapparaissent à chaque période de stress, donc d’anxiété (selon les personnes, maux de tête ou de ventre). C’est le développement de votre propre ressource de sécurité intérieure, qui neutralisera cette anxiété avec toutes les douleurs qui l’accompagnent. Cette sécurité intérieure, une fois activée et bien présente, sera capable d’empêcher toutes les futures crises.

– La douleur chronique est généralement aggravée par la tristesse. Dans ce cas, l’activation de la ressource d’optimisme ou de confiance, viendra effacer naturellement la tristesse qui entretient la douleur chronique.

– Si vous avez des douleurs spontanées et aigues, qui apparaissent spontanément avec la colère ou la culpabilité. On pourra faire appel à votre propre sérénité intérieure, qui va neutraliser la colère et les douleurs qui vont avec.

– Si vous souffrez de tensions musculaires qui révèlent en général des peurs de s’exprimer, on activera la ressource d’affirmation de soi qui règlera d’un coup tous vos problèmes définitivement.

– Si vous souffrez de problèmes chroniques digestifs, spasmodiques par exemple, qui reflètent des frustrations avec des manques, de la rancœur que l’on n’arrive pas à lâcher et qui font des nœuds à l’intérieur, c’est la faculté de lâcher prise ou de plénitude, qui permettra de retrouver un transit calme et régulier.

9- Et pour en finir avec les douleurs chroniques ?

Pour en finir avec vos douleurs chroniques, le secret est donc d’arrêter de lutter contre elles, car la lutte énerve encore plus, et de les entendre plutôt comme des invitations à changer quelque chose dans votre environnement ou seulement dans votre façon de voir celui-ci. Ces douleurs vous invitent en fait à lâcher tout ce qui vous gâchait la vie et n’est plus adapté, et à développer en revanche les ressources et pensées positives, dont vous avez besoin maintenant et pour le futur pour votre épanouissement, votre bien-être et pour prendre en mains votre santé.

Les douleurs chroniques, finalement, ne sont plus si absurdes qu’elles en ont l’air, puisqu’elles deviennent le moteur d’un changement qui doit se faire maintenant pour votre bonheur futur. Donc, pour aller mieux, le secret est

Arrêtez de lutter, et ne faites rien d’autre qu’écouter votre corps qui vous dit avec ses propres maux, comment aller de mieux en mieux.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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